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L’architecture ARM continue de conquérir le marché des ordinateurs grand publics, portée par des succès comme les puces Apple M1 ou les Snapdragon X. Ces SoC (System on Chip) offrent une efficacité énergétique supérieure à l’architecture x86 et des fonctionnalités d’IA intégrées. C’est dans ce contexte que NVIDIA, géant des GPU, se lance avec ses processeurs ARM N1 et N1x, ces puces visent les PC portables et desktops premium, avec un accent sur le gaming et l’IA. Mais des benchmarks récents sur Geekbench, couplés à des rumeurs de retards, soulèvent des questions : NVIDIA peut-il vraiment challenger Qualcomm et Apple ? Cet article analyse les specs techniques, les performances, les obstacles et les implications pour l’écosystème ARM.

Descriptif technique : Une architecture big.LITTLE boostée par Blackwell

Le N1x, variante haut de gamme du duo N1/N1x, est basé sur le SoC GB10 du Project DIGITS, qui combine CPU ARM, GPU NVIDIA et NPU pour l’IA. Selon les prototypes testés, il adopte une configuration big.LITTLE classique : 10 cœurs de performance Cortex-X925 (pour les tâches intensives) et 10 cœurs d’efficacité Cortex-A725 (pour l’économie d’énergie), pour un total de 20 cœurs logiques et threads. Les fréquences varient de 2,81 GHz à 4,05 GHz, avec un support pour jusqu’à 128 Go de RAM LPDDR5X, comme observé sur une carte mère de développement HP “8EA3” sous Ubuntu 24.04.1 LTS.

Ce qui distingue le N1x, c’est l’intégration d’un GPU dérivé de l’architecture Blackwell (prochaine génération des GeForce RTX 50), offrant un ray-tracing hardware et une accélération graphique native pour le gaming sur ARM, un point faible actuel des Snapdragon X. Ajoutez à cela un NPU dédié (estimé à plus de 50 TOPS), et vous obtenez un SoC optimisé pour l’IA locale, comme l’exécution de modèles LLM (Large Language Models) sans cloud. Contrairement aux puces Apple fermées, le N1x cible Windows on ARM, avec des OEM comme Alienware, Acer, Asus, HP et Lenovo déjà en discussions pour des laptops gaming et AI-PC. Cependant, le mystère persiste sur la date exacte : initialement prévue pour début 2026, la production en série est désormais repoussée à fin 2026 en raison de défis d’ingénierie complexes, potentiellement nécessitant un “respin” du silicium.

Benchmarks et comparaisons : Des perfs multi-cœurs impressionnantes, mais des limites en monocœur

Les premiers scores Geekbench 6.2.2 du N1x, apparus fin août 2025, donnent un aperçu concret. Sur un prototype, le SoC atteint 3 096 points en single-core et 18 837 points en multi-core, des résultats solides pour une plateforme encore immature. Pour contextualiser, rappelons que mon article précédent sur le Snapdragon X Elite (12 cœurs Oryon) affichait environ 2 800 en single et 15 000 en multi sur des configs similaires.

BenchmarkNVIDIA N1x (prototype)Snapdragon X Elite (12 cœurs)Intel Core Ultra 9 288V Lunar Lake (8 cœurs)Apple M4 (10 cœurs)
Single-core3 0962 800 (+10,6%)3 200 (-3,3%)3 800 (-18,6%)
Multi-core18 83715 000 (+25,6%)12 500 (+50,7%)14 500 (+30%)
Fréquence max4,05 GHz4,2 GHz5 GHz4,4 GHz (perf cores)
TOPS NPU (est.)>50454838

En multi-core, le N1x excelle grâce à ses 20 cœurs, surpassant le Snapdragon X Elite de 25 % et le Lunar Lake d’Intel de plus de 50 % – idéal pour le rendering vidéo ou la compilation de code en SISR. Cependant, en single-core, il cède du terrain : 10 % derrière le Snapdragon et 18 % derrière le M4, en partie à cause d’une fréquence moindre et d’une plateforme non finalisée (émulation logicielle sous Ubuntu). Face au Lunar Lake (x86), le per-core du N1x est inférieur (environ 942 points estimés vs. 1 792 pour Intel), soulignant que les benchmarks bruts masquent des variables comme la maturité logicielle. Les commentaires d’experts tempèrent l’enthousiasme : Geekbench favorise souvent ARM en multi-tâches, mais la vraie épreuve sera l’émulation x86 sur Windows, où les Snapdragon peinent encore (perte de 15-20 % en apps legacy).


Les défis : Retards et fragmentation du marché

NVIDIA rencontre des obstacles majeurs avec le N1x. Des problèmes d’intégration GPU/NPU et de stabilité thermique repoussent le lancement à fin 2026, obligeant les partenaires comme Asus et Acer à se tourner vers le Snapdragon X2 Elite (attendu fin septembre 2025). Ce retard aggrave la fragmentation du marché ARM : Qualcomm domine le milieu de gamme, Apple le haut de gamme fermé, et NVIDIA cible le gaming/AI. Sans une émulation x86 efficace ou une compatibilité logicielle robuste, l’adoption grand public risque de stagner, comme souvent avec Windows ARM.

Conclusion

Le SoC N1x de NVIDIA se positionne comme un acteur clé de l’architecture ARM, avec des performances solides et un focus sur l’IA et le gaming. Cependant, les retards annoncés à fin 2026 soulignent l’importance cruciale d’une compatibilité logicielle optimale et d’un écosystème robuste. Si NVIDIA relève ces défis, elle pourrait accélérer la transition vers un marché PC dominé par ARM. En attendant, Qualcomm (Snapdragon X2) et Apple (M5) mènent la course

Sources: Benchmarks Geekbench, article lesnumeriques.com, article hardwareand.co